Vers une autonomie alimentaire en Europe
L’autonomie alimentaire de l’Union européenne est au coeur de sa création avec l’instauration de la Politique Agricole Commune (PAC). Le succès des politiques productivistes ont fait de l’UE le premier exportateur mondial de produits agroalimentaires.
Pourtant, à y regarder de plus près, l’autonomie alimentaire européenne est une illusion. Pour nourrir son bétail, l’UE importe 90% de ses protéines végétales (du soja souvent). Pour ses cultures, l’UE importe énormément de phosphores (souvent contaminés au cadmium) et doit produire de l’azote à partir de grande quantité d’énergie fossile. L’utilisation de certains pesticides, enfin, pose des questions sur notre santé et celle de l’ensemble de la biodiversité.
L’UE est donc une puissance agricole au pied d’argile qui doit réorganiser ses modes de productions.
Quelles politiques mener pour lier durablement la production alimentaire aux enjeux écologiques et climatiques de ce siècle ? En 2020, la stratégie européenne de la fourche à la fourchette est adoptée pour développer «des business modèles verts». De nombreux lobby agro-industriels ont dénoncé le risque que fait peser une telle stratégie sur la productivité agricole et donc sur la sécurité alimentaire globale. Quels sont les résultats sur le terrain ?
Le manque de diversité des cultures est de plus en plus considéré comme une faiblesse face aux changements climatiques (stress hydriques, perte de biodiversité…) et géopolitique (perturbation du commerce international, conflits… ). L’agroécologie peut-elle inverser la tendance ? Quels scénarios existent ? Quelles sont les échelles les plus pertinentes pour agir ? Quelle est la responsabilité des industries agroalimentaires pour opérer les changements nécessaires ?
Avec Saskia Bricmont, eurodéputée, Céline Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien Être Animal en Région Wallonne, Philppe Baret, UCL et Ann Nachtergaele, Fevia.